La Bergerie Céramiques

Biennale de céramique de Vallauris : l'erreur.

La Biennale internationale de céramique de Vallauris de 2006 devait être celle du renouveau. Si l'on retient le critère de l'étrangeté des objets présentés, ce fut peut-être le cas.

En réalité, le parti-pris de ne retenir aucun exposant de Vallauris, au motif que pas un n'a su plaire à l'organisateur, pose la question de la finalité de cette manifestation.

Il est clair que, réalisée sur des fonds exclusivement publics, destinée en dernière analyse à assurer la promotion de Vallauris en tant que ville de céramique, on se demande s'il n'y a pas là un certain masochisme.

Vallauris a ainsi dépensé beaucoup d'argent pour démontrer qu'il y avait de la bonne céramique partout dans le monde, mais pas à Vallauris ; heureusement, l'audience plus que limitée de cette manifestation en a également limité les dégâts. (27 000 entrées en 5 mois, et encore, en retenant les chiffres officiels, et sachant que la billetterie était commune avec le Musée National, qui fait au moins 20 000 entrées en année normale, et que, pour l'occasion, l'entrée commune ne coûtait qu'un euro),

Qu'il n'y ait pas à Vallauris un seul céramiste de niveau international, est déjà très contestable en soi ; à dire vrai, on doit bien en trouver au moins sept ou huit.

Qu'il n'y ait pas un seul nouveau talent digne d'intérêt (et de prise de risque...), voilà qui est également choquant.

Qu'on laisse à un aréopage limité à une mystérieuse élite (coterie?) le droit de vie et de mort sur ces artistes, rappelle les périodes les plus sombres du totalitarisme culturel.

Ceci n'enlève rien à l'éventuelle qualité des oeuvres présentées (pourquoi, d'ailleurs, celles-là plutôt que d'autres ? Le monde est si vaste...).

Mais les visiteurs, qui ont signifié leur verdict en ne venant pas, ou si peu, donnent la réponse aux interrogations que suscite ce choix bizarre : on va à Francfort pour les saucisses de Francfort, à Roquefort pour le fromage de Roquefort, en Bohème pour le verre de Bohème, et à Lourdes, pour la grotte de Lourdes. Les voyageurs qui vont jusqu'en bas de la carte pour voir de la céramique de Vallauris, n'ont pas fait le déplacement pour n'admirer que les productions (encore une fois, si intéressantes soient-elles), de la Chine, de la Transylvanie Subcarpathique ou du Balakou-Sélatan.

Résultat des courses : un bide à 700 000€ ; comme le clament les "officiels" : "La culture a un coût" ; c'est en effet l'aphorisme de rigueur lorsqu'on fait un four, et que ce four a coûté une fortune...

Un peu de bon sens et de modestie, mesdames et messieurs les "juges de l'art" : l'argent du contribuable vallaurien pourrait être mieux employé qu'à tenter de démontrer que les artistes de Vallauris sont des nuls...



12/10/2007
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