La Bergerie Céramiques

Pourquoi n'y a-t-il rien à attendre de la prochaine élection municipale à Vallauris?

Pourquoi n'y a-t-il rien à attendre de la prochaine élection municipale à Vallauris ?



1) L'état des lieux

La ville a subi ces dernières années un changement radical, surtout urbanistique et économique. Le bétonnage à outrance a densifié l'habitat, et fait disparaître les derniers espoirs d'espaces verts. La céramique a subi une régression telle qu'il est à craindre qu'elle disparaisse totalement dans les années proches. Aucune alternative économique n'ayant été envisagée, la ville est devenue une cité-dortoir. En outre, l'héritage est calamiteux : endettement massif et toxique pour trente ans, contrats ruineux également de trente ans (Vinci et le stationnement) ou qui lient les mains : Pignatta (éclairage public), Lyonnaise ( eau et assainissement)…Tous ces contrats ont été très mal négociés, à moins qu'ils n'aient fait l'objet d'un pacte de corruption, ce qui expliquerait leur caractère onéreux. Par ailleurs, la destruction de deux tours de la Zaïne (24 ans après leur construction !) et l'édification de nombreux immeubles de « standing », nous placent en porte-à-faux par rapport à la loi SRU qui nous impose 20.% d'habitat social. Ce qui signifie que le prochain maire devra obligatoirement…bétonner. Le personnel municipal pléthorique est très mal employé, sans directives, et pratique massivement l'absentéisme (28 jours d'arrêt maladie par agent et par an). Il est pourtant choyé : 170 000 euros de subvention à l'association des employés municipaux, alors que toutes les associations utiles ont été liquidées. Le rayonnement culturel de la ville a été anéanti, d'une part par la disparition de son activité-phare, d'autre part du fait des mauvais choix, comme cette ruineuse biennale qui n'intéresse personne, et qui est pourtant votée à chaque budget à l'unanimité. Pourtant, les exemples proches de villes qui savent faire parler d'elles (en bien…) sont légion.

2) Les perspectives

La première hypothèse est la reconduction du maire actuel. Au premier abord, elle semble peu probable, tant le personnage est décrié et son équipe dévaluée. Son parti d'attache actuel, l'UMP (après qu'il ait au cours de sa carrière politique embrassé la quasi-totalité de l'échiquier) nourrit à son endroit une méfiance hostile, à commencer par le député-maire de Cannes, qui a bien compris la nature de l'individu et les ravages de son action. Penser qu'il va être éliminé sans coup férir est illusoire : douze ans de clientélisme forcené lui ont procuré des soutiens, et une grande partie des électeurs, notamment de la périphérie, ignorent tout de sa réalité. Il faut également compter avec la prime au sortant, et avec les nombreux nouveaux arrivants, qui votent traditionnellement pour le maire en place. Enfin, le rouleau-compresseur des moyens municipaux et de la propagande plus ou moins officielle va, comme dans les élections précédentes, se mettre en marche. Et surtout, l'électeur, même mécontent, hésitera avant d'échanger un cheval borgne contre un cheval aveugle.

Car, quelles sont les alternatives ?
Elles sont toutes désastreuses.
Eliminons d'entrée les candidatures folkloriques ou de témoignage : Front de Gauche, Biondo, EELV-Les Verts de J-M. Falcou, etc., dont certaines n'iront pas au bout.
Restent trois candidatures « sérieuses » : les socialistes (J-L. Pece), les « divers-droite » (M. Salucki) et le Front National (R. Crépin).

Les socialistes : réduits à deux représentants au conseil municipal, ils témoignent de la faillite de la gauche sur la commune, à tel point que sa sous-représentation constitue une anomalie et une curiosité. Mais ils ne se remettent pas en cause pour autant : droits dans leurs bottes, ils continuent d'assommer le public d'un discours daté, intolérant, sectaire et sans imagination. Leur chef de file, Jean-Lou Pece, est certainement l'un des plus honnêtes hommes de la commune, et l'un des plus sincères dans son engagement pour le bien public. Mais il croit que ses laborieuses et interminables allocutions en réunion du conseil municipal sont l'alpha et l'oméga de l'action politique, il est enfermé dans un carcan idéologique étroit et n'a pas le début de l'imagination créatrice que l'état de la ville nécessite. Surtout, il est désespérément seul : entouré de quelques vieilles ganaches radoteuses qui n'ont jamais été confrontées à l'action de terrain ou d'idéalistes hors sol, ses chances de redonner à ce qu'il est convenu d'appeler la gauche une place normale sont minces, et d'être élu, nulles.

Le groupe « divers droite » de Mme M. Salucki : Mme Salucki, si elle avait eu le talent de son ambition, aurait pu saisir l'occasion de rassembler les Vallauriens. Son sot entêtement à se classer à droite lui a fermé cette possibilité. Ayant fait ses armes dans le groupe de l'ancien maire Bongiovanni, où elle avait montré une rare arrogance, la vie lui a depuis appris l'apparence de la modestie. Le verbe haut, elle a acquis la réputation de savoir défendre les intérêts de la ville. Hélas, ni les idées, ni le choix de son entourage ne sont à la hauteur de ses prétentions. Diriger une ville de trente mille habitants en pleine débâcle n'est pas chose facile pour qui n'a ni le moindre diplôme, ni la plus minuscule expérience professionnelle ; il faut toutefois un certain talent pour, dans ces conditions, être parvenu à le faire croire. En douze ans à la tête du plus gros groupe d'opposition à la mairie (six personnes, dont trois inexistantes), elle n'a jamais été capable de contrer le maire sur la plus petite décision, ni de faire aboutir un seul dossier, alors que des boulevards s'ouvraient. Tout son succès tient dans le verbe, et son incapacité à étudier à fond une question où à élaborer des propositions crédibles augure mal d'une bonne gestion à la tête de la ville. Franc-maçon, elle a des appuis, mais s'entoure mal : à l'image de beaucoup de faibles, elle craint les forts, et aime les personnages à la moralité douteuse, pourvu que leur incompétence raisonnable ne lui fasse pas ombrage. Comme tous ses collègues élus, elle a toujours voté pour cette calamiteuse biennale d'art contemporain, qui a depuis des années englouti les crédits qui auraient permis de redorer l'image de la ville. Tout son programme, fait de généralités consensuelles, pâtit du même manque d'idées. Si elle devait gagner la mairie, les éléments avariés de son entourage ne se feraient pas faute de continuer les mêmes pratiques de copinage et de combines, ce dont elle ne manquerait pas de s'arranger, par nécessité et penchant naturel. Ce groupe est un assez bel exemple de « tromperie sur la marchandise », ce qui, chez une population hélas peu éduquée, n'est pas une garantie absolue d'échec.

Le Front National : en s'alliant à lui en 1995, le maire actuel a montré la voie de sa « dé-diabolisation ». A chaque élection, les candidats du Front, aussi peu crédibles et peu connus soient-ils, font à Vallauris des scores record. Or, cette fois-ci, dans un contexte national favorable à cette formation, la tête de liste à Vallauris bénéficie d'une bonne image. En effet, Robert Crépin a la réputation non usurpée d'un homme intègre. D'un naturel direct, il est d'un abord sympathique. Hélas, et sans préjuger de ses éventuelles capacités à diriger la ville, son entourage est totalement inconnu. Il est à craindre qu'il soit essentiellement composé de crétins réactionnaires, et que le sort d'une municipalité dirigée par le Front soit celui qui a marqué toutes les villes qui l'ont élu : le chaos, et les combines. Mais, surtout à Vallauris, une élection municipale se joue sur la tête de liste ; il faut reconnaître qu'à ce jour, et sans négliger les éventuels rebondissements de la campagne électorale, c'est lui qui est le mieux placé pour conquérir la mairie.

3) Qu'aurait-il fallu faire ?

Dans l'état de déliquescence où se trouve la ville et de désintérêt pour la politique, les éléments à la fois sains et capables étant rarissimes, il était urgent de constituer une liste d'intérêts locaux, sans référence à des engagements partisans peu pertinents. A lire les prétendus « programmes « des uns et des autres, on s'aperçoit, tant ils sont interchangeables, à quel point cela aurait pu être possible. Il a fallu tout l'égoïsme et tout le stupide acharnement des notables auto-proclamés pour que cette solution évidente n'aboutisse pas. Nous sommes dans un contexte de « combat des chefs » parfaitement puéril, qui néglige les intérêts de la ville. Il est évident qu'à l'issue du scrutin, l'un d'eux aura gagné : mais dans quel état ? Bouffi d'orgueil, mais sans idées, et sans les individus de talent que nécessite pourtant la situation, il nous imposera son arrogance et ses vérités. Et la ville continuera de sombrer.
Ce rassemblement était la raison de notre combat en 2008, sans succès, et, aujourd'hui que les ambitions personnelles sont exacerbées par la perspective d'un rejet massif du maire actuel, il est encore moins accepté par nos misérables « élites dirigeantes ».

Le pire n'est pas toujours inéluctable, dit-on. On veut bien l'espérer, dans le cas de Vallauris. Mais qui peut raisonnablement le croire ?



Addendum 1er Mars 2014 : après le "grand débat" organisé par Nice-Matin et Radio-Bleu le 27 Février, nous pouvons affirmer que nos craintes sont renforcées : cinq listes étaient représentées (absent le FN), et nous avons assisté à un festival de platitudes et de recettes creuses, les impétrants manifestant douloureusement leur méconnaissance des dossiers, leur routine, leur absence totale d'imagination. Après une telle démonstration d'impuissance intellectuelle, qu'on ne vienne pas nous dire que la ville a la moindre chance de s'en sortir...


Le débat du 27 Février : avant l'ouverture de la salle au public, les premiers rangs avaient été déjà occupés par les amis du maire, comme ceux qui connaissent bien le personnel politique local peuvent le vérifier sur la photo ci-dessus...

Addendum 9 Mars 2014 : aujourd'hui, un nouveau débat a mis en présence les six candidats à la mairie de Vallauris, sur FR3 Côte d'Azur. Cette fois, tout le monde était présent. Nous avons subi un extraordinaire numéro de paraphrases, chacun disant la même chose que l'autre mais de manière différente, sauf, évidemment, le maire, qui tentait désespérément de défendre un bilan indéfendable : c'en était presque gênant. Entre deux bafouillages, le candidat "divers gauche" Jean-Lou Pece a marqué sa différence sur le problème de la sécurité, en plaidant pour davantage d'îlotage de la part de la police municipale, exclusivement consacrée aux PV de stationnement, et à davantage de police nationale. Il s'est réjoui, comme la représentante des "divers droite" Michèle Salucki, de l'implantation d'un centre Leclerc gigantesque sur la commune. C'étaient bien là les seules différences avec le reste de la troupe; on a eu globalement un concert sans fausse note sur la "relance économique", personne, par pudeur sans doute, n'expliquant comment il s'y prendrait. Bref, par-delà les postures immodestes de gens absolument persuadés qu'ils détiennent les compétences nécessaires à tirer du fond du trou une ville de 30 000 habitants, alors qu'aucun n'a administré la preuve d'une réussite dans quelque domaine que ce soit, c'est un sentiment de vide qui émanait de cette triste et pénible démonstration. Pas un ne portait l'enthousiasme indispensable pour entraîner une population désabusée; jadis, le directeur du "Temps" conseillait à ses journalistes "Faites emmerdant" : eux l'ont fait.



De gauche à droite : le maire sortant, Alain Gumiel, UMP; Patrick Biondo, sans étiquette; Jean-Lou Pece, divers gauche; Jean-Noël Falcou, EELV les Verts; le présentateur, Robert Crépin, FN; Michèle Salucki, divers droite.

Note 22 Mars 2014 :

 Les petits "détails" qui font la différence...

Vous aurez remarqué que TOUS les candidats prétendent être en mesure de redresser les finances (catastrophiques) de la ville, et que TOUS les candidats affirment être "à l'écoute" des citoyens. Or, pas un n'a proposé les deux mesures SIMPLES qui permettraient d'aller dans le sens de ces affirmations :
- diminuer les considérables INDEMNITES que perçoivent le maire et les adjoints, certains adjoints pour ne pas faire grand-chose d'ailleurs; diminuer les indemnités touchées au titre des sociétés d'économie mixte (SEM). Supprimer au moins un poste d'adjoint.
- permettre au public, sous certaines conditions d'ordre, de poser des questions lors des réunions du conseil municipal.

Voilà deux mesures simples à appliquer, et que personne n'appliquera, car la soupe est bonne, et qu'il n'y a aucune raison de se laisser embêter par ces crétins d'électeurs...

Appendice 24 Mars 2014 :

Les résultats du premier tour

Sièges à pourvoir

  35

Votants

11198 (60.61%)

Inscrits

18477

Blancs et nuls

  275 (1.49%)

Abstentions

7279 (39.39%)

Exprimés


10923 (59.12%)


 

Biondo (Sans étiquette)   

9.15%

       1000 voix


 

GUMIEL (Union pour un Mouvement Populaire)   

20.16%

       2202 voix


 

CREPIN ROBERT (Front national)   

20.99%

        2293 voix


 

SALUCKI Michelle (Divers Droite)   

28.20%

        3080 voix


 

FALCOU Jean-Noël (Sans étiquette)   

10.57%

       1155 voix


 

Pece (Divers Gauche)   

10.92%

        1193 voix


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Ainsi, sur 6 listes au départ (!!!), cinq sont qualifiées pour le second tour. Assistera-t-on à une...pentangulaire? Il semble que, dans tous les cas de figure, le maire sortant, A. Gumiel, soit bon pour passer à la trappe; il arrive en effet en troisième position, derrière M. Salucki (div. droite), et R. Crépin (FN). L'idéal serait que lui-même se retire : que ferait-il au conseil municipal, en tant qu'élu de l'opposition? Il n'a rien à gagner à cette posture...


Corrélat, 26 Mars 2014:

Hier, en réunion publique, Mme Salucki, probable futur maire de Vallauris, avait, selon Nice-Matin, des trémolos dans la voix, suite à l'émotion causée par  le ralliement de l'UDI à sa candidature. C'est à pleurer de rire : l'UDI (parti microscopique inconnu de 99% des Français) soutenait jusqu'ici le futur ex-maire, Alain Gumiel ; devant sa débâcle annoncée, ce mini-parti se dépêche d'accorder son investiture à sa probable remplaçante, de manière à pouvoir afficher un maire d'une ville de 30 000 habitants à son maigre tableau de chasse. Naturellement, la pauvre Mme Salucki n'a rien compris à la manoeuvre, est éperdue de reconnaissance, et au lieu d'envoyer promener ces magouilleurs qui soutenaient une crapule cinq minutes auparavant, elle les remercie, la gorge nouée...Elle a encore beaucoup à apprendre de la politique...

Les résultats du premier tour

Sièges à pourvoir35 Votants 11198 (60.61%)
Inscrits18477 Blancs et nuls 275 (1.49%)
Abstentions 7279 (39.39%) Exprimés 10923 (59.12%)
Légende:
Vainqueur
Biondo (Sans étiquette) 9.15% 1000 voix

GUMIEL (Union pour un Mouvement Populaire) 20.16% 2202 voix

CREPIN ROBERT (Front national) 20.99% 2293 voix

SALUCKI Michelle (Divers Droite) 28.20% 3080 voix

FALCOU Jean-Noël (Sans étiquette) 10.57% 1155 voix

Pece (Divers Gauche) 10.92% 1193 voix

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Les résultats du premier tour

Sièges à pourvoir35 Votants 11198 (60.61%)
Inscrits18477 Blancs et nuls 275 (1.49%)
Abstentions 7279 (39.39%) Exprimés 10923 (59.12%)
Légende:
Vainqueur
Biondo (Sans étiquette) 9.15% 1000 voix

GUMIEL (Union pour un Mouvement Populaire) 20.16% 2202 voix

CREPIN ROBERT (Front national) 20.99% 2293 voix

SALUCKI Michelle (Divers Droite) 28.20% 3080 voix

FALCOU Jean-Noël (Sans étiquette) 10.57% 1155 voix

Pece (Divers Gauche) 10.92% 1193 voix

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16/12/2013
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