La Bergerie Céramiques

Association "Le Damier"

Renaissance d’une association : « Le Damier »

 

Pourquoi « Le Damier » ? Parce que la vieille ville de Vallauris (le « Centre Ancien » pour parler comme les technocrates et les gommeux, de manière à ce que les touristes étrangers n’y comprennent rien) est construite selon un plan géométrique en…damier, tout comme la ville proche de Valbonne, et à rebours de l’autre voisine, Mougins, qui est, elle, en escargot.

 

L’association, qui regroupait nombre d’habitants de ce quartier, a connu de beaux jours, puis s’est lentement éteinte comme beaucoup d’autres associations de la ville. Il faut dire que le bénévolat n’est pas toujours récompensé, et que son encouragement est très mesuré : il faut toujours se méfier des idéalistes qui travaillent pour rien et sont, de ce fait, incontrôlables.

 

Une constante à Vallauris : lorsqu’il s’agit de s’attaquer au patrimoine architectural et culturel, on ne lésine pas devant les moyens, et rares sont les voix, d’ailleurs inaudibles, qui tentent de s’y opposer. C’est ainsi qu’ont été ratatinés les bains-douches offerts par Delphin Massier (pour mettre à la place l’abominable mairie de style gréco-provençalo-bétono-mur-de-l’Atlantique) ou la superbe cheminée des ateliers Massier qui trônait à l’entrée sud de la ville.

 

Lorsque, à partir de 2004, les travaux de rénovation de la vieille ville ont commencé, il est bien évident qu’on n’a consulté ni les associations, ni les habitants concernés. Il a été fait appel à un architecte parisien, J-M. Vilmotte, récemment recalé à la Défense, et davantage familier des bétonnages de banlieue parisienne que de la réhabilitation des villages provençaux. C’est le même qui nous a pondu une espèce de désert des Tartares inhospitalier sur la Place des Ecoles (brûlant l’été, glacial l’hiver, vous me direz, ça fait une moyenne). Le résultat ne s’est pas fait attendre : une débauche de matériaux divers et variés, granit (très provençal…), calcaire de tout poil, brique, asphalte, béton, qui ont transformé les rues atteintes en une espèce de puzzle laid, malcommode, salissant et anachronique. Du Bobigny raté, si l’on veut être optimiste. M. Borloo, venu en 2004 nous assurer qu’il suivrait ce dossier de près, et qu’il reviendrait vérifier son avancement en raison de l’important engagement financier de l’Etat, n’a évidemment plus remis les pieds à Vallauris, ni personne de sa compétence. D’ailleurs, pour bien montrer l’intérêt qu’il portait à la visite du ministre, le maire était ce jour-là en croisière en mer. Ca ne s’invente pas.

 

La lèpre moderniste ( ? ? Il paraît pourtant qu’on peut faire moderne et beau) n’ayant pas encore frappé partout, grâce, notamment, à un coût bien plus élevé qu’une remise en état conforme à l’histoire et à l’esthétique locales, les deux tiers de la vieille ville sont encore épargnés. Grâces soient rendues à la crise financière et à la mauvaise gestion des deniers municipaux !

 

D’où l’intérêt de l’association « Le Damier », surtout en l’absence des comités de quartiers, dont le maire nous avait assuré en 2003 que la création était « une priorité ». Il y a des priorités qui sont prioritaires, et d’autres pas.

 

Apparemment, ses membres ne sont plus décidés à laisser faire n’importe quoi, et c’est tant mieux. La juxtaposition des délires successifs des différents maires a un effet visuel catastrophique ; espérons que l’action de cette association apportera un peu de continuité…



08/01/2009
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