La Bergerie Céramiques

Brèves de comptoir vallauriennes

Comme dans tous les villages, on rencontre à Vallauris des particuliers capables d'un humour hors de pair, dont le principal intérêt est le côté involontaire...

L'avenue Clemenceau (la principale artère), est bordée de jarres utilisées comme jardinières (voir photos sur ce site). Lorsqu'elles ont été installées, l'une d'elle tombait pile devant l'entrée du bistrot. Colère du limonadier : "Mais qu'esse que tu me fais là ? Pourquoi tu me mets ce truc juste devant ma porte?" Réponse embarrassée de l'installateur municipal : "Hé bé, on est obligé, c'est à cause de la symétrie". Retraite bougonne du bistrotier, furieux de s'être fait clouer le bec. Le lendemain, sortie triomphale du même , interpellant son bourreau : "Hé, hier, tu m'as raconté des conneries avec ta symétrie. J'ai mesuré, hé, y'a pas six mètres entre les jarres".

Une autre. Ma femme constate un matin la platitude de l'un des pneus de sa voiture. N'écoutant que sa foi en la technique, elle s'empare du petit gonfleur tapi dans le coffre, qui se branche sur l'allume-cigares, et entreprend la réanimation de l'organe dépressif. Tchik tchik tchik. Apparition de la commerçante voisine, attirée par le rythme. "Hé, mais qu'est-ce que vous faites là, Mme Azaïs, avec ce petit appareil qui fait tchik tchik tchik?" "Et bien, c'est un petit compresseur, je regonfle un pneu qui était à plat"; "Oh, c'est bien ça...Et où y prend l'air?"

Encore une. Cet été-là, il fait chaud partout, ici comme ailleurs. Les égouts sentent mauvais dans les rues (de passage à Berlin, donc assez loin, j'avais vu les brocanteurs de l'Avenue du 17 Juin mettre des cartons sur les bouches d'égout : le phénomène était mondial). Entrée d'un quidam dans le magasin :"Dites, M. Azaïs, mais qu'est-ce qui pue comme ça en ville?". Moi, sentencieux : "C'est à cause de la sècheresse, ce sont les égouts qui sentent mauvais". Le lendemain, retour de l'empuanti, mine vengeresse, car mieux informé : "Hé, M. Azaïs, vous vous êtes trompé. Ce qui pue, c'est pas ce que vous avez dit, c'est les tuyaux où c'est que la merde elle passe dedans"...Logique. Mea culpa.

Une cliente : "Je voudrais un vase en céramique, mais transparent". Moi : "Madame, ça s'appelle du verre".

Une dernière pour la route. Jean Marais va voir le maire de l'époque : "Si vous voulez, je peux vous peindre des fresques sur les murs de la chapelle de la Miséricorde, gratuitement bien sûr". Réponse du maire "C'est pas grave, de toute façon, on les verra pas avec les panneaux qu'on va mettre devant pour les expositions..." (Histoire qui rappelle celle de Picasso, racontée ici mais ailleurs, qui avait proposé de décorer à l'oeil les murs de la salle des mariages ; le maire d'alors (un autre) : "Ca serait dommage, on vient juste de la repeindre")...

Ah non, il m'en revient une : l'adjoint à la culture (!!!), il y a peu : "La terre, l'eau et le feu, qui sont les quatre-z-éléments qui constituent la colonne vertébrale de la création de la céramique, qui montent en spirale vers les sommets de la création artistique". Et un raton-laveur, peut-être? Cet adjoint s'est fait virer comme un malpropre peu après ("Trop vieux!" : remplacé par une dame qui a dix ans de plus...)

S'il m'en revient d'autres, je vous les dirai...



17/12/2009
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