Election municipale de Mars 2008 à Vallauris : bref et partial compte-rendu
Quand un âne tire sa charette plus ou moins mal ou bien, on trouve toujours au bord de la route d'autres ânes qui pensent mieux faire. C'est ce que le bon M. de la Fontaine conte dans son fabliau "La Céramique, le Chèque et le Béton".
En effet, au grand étonnement de tout le monde dans notre petite cuvette vallaurienne, le maire vient de se faire réélire, face à six listes allant de sans-étiquette à non-inscrit, en passant par divers ceci ou cela, et si tu rassembles mieux que moi je meurs. Quand on sait que, dans une ville comme la nôtre (env. 30 000 habitants, selon les fuites de l'INSEE), on a droit à 35 élus, que les candidats se recrutent davantage chez les désoeuvrés et les dilettantes que chez les maîtres des requêtes au Conseil d'Etat, on conçoit, sans faire de mauvais esprit, qu'il doit y avoir sur un total de 7 listes, soit 245 candidats, un nombre assez conséquent d'enclumes. Ceci pour justifier, d'une part, les 45% d'abstention, et, de l'autre, l'extrême perplexité de l'électeur, qui a préféré reconduire ce qu'il n'aimait pas, plutôt que de prendre le risque de faire élire ce qu'il détestera bientôt.
Voilà une analyse, comme on dit, consensuelle, et dont on vérifiera j'espère toute la finesse en examinant les divers programmes de cette pléthore, ou du moins, la partie qui nous concerne ici, je veux dire : la relance de la céramique.
Et c'est là que tout, en effet, s'éclaire : la médiocrité, pour ne pas dire la nullité, étant équitablement partagée, on ne comprend pas très bien pourquoi l'un aurait recueilli plus d'enthousiasme que l'autre. En dehors de celle (tête de liste pluraliste consensuelle plurielle quoique singulière) qui nous assène que ce n'est pas la peine de développer, puisqu'elle dispose d'un économiste de renommée mondiale (il doit avoir un pseudo), on trouve de tout en matière de catalogue de "bonnes intentions" du style "On va faire, y'a qu'à", et même quelques perles : l'un ne voulait-il pas créer des parkings pour les autocars entre les boutiques ? Et pourquoi pas une station de métro ?
Donc, l'"opposition" s'est pris la tôle du siècle, et parfaitement justifiée : quand on a un programme bidon, une campagne électorale sinistre, une liste d'ânes bâtés et une tête de liste à rendre Henri Salvador neurasthénique, on récolte un score en rapport. Pour mémoire, la moins mauvaise de tous ces pas-bon a fait 15,99% au premier tour (divers droite). Il faut dire qu'elle avait mené campagne depuis...6 ans. L'acharnement a tenu lieu d'efficacité...
Par conséquent, nous avions un maire agent immobilier et bétonneur, qui se fichait de la céramique comme de l'an 40, et nous l'aurons encore jusqu'à en crever, ce qui, au dire des plus optimistes, ne saurait tarder.
Voilà, amis de la céramique, qui doit vous inciter joyeusement à venir nous visiter, tant qu'il reste quelque chose à voir...Après tout, ne croyez pas que "L'Age d'Or de Vallauris" peut s'orthographier déjà "Là, je dors"; il y a dans ce village un fort relent de résistance façon village gaulois, qui chatouille désagréablement la muqueuse sensible (l'argent n'ayant pas d'odeur) des magouilleurs, bétonneurs et autres spéculateurs, et qui n'émane nullement d'une classe politique plus pétrifiée que putréfiée, et plus très fière.
Dommage quand même..."Encore rrrrrrraté" dit le perroquet, chez Tintin ("L'Oreille Cassée")...
8 Avril 2008 : addendum comique :
Est-ce un particularisme de Vallauris, que rien ne s'y passe comme ailleurs, ou cela n'est-il qu'une impression ?
Il y a un recours en annulation contre l'élection municipale ; jusque là, rien de très spécial. Là où ça le devient, c'est que le recours a été déposé non contre le gagnant, c'est-à-dire le maire, mais contre le principal perdant. Ce qui veut dire que, si le recours prospère, le gagnant sera en quelque sorte invalidé à cause d'une faute du perdant. Bizarre. Mais ce n'est pas tout : le plaignant n'est pas le plaignant, à savoir que l'auteur du recours, un second couteau de la liste arrivée troisième, a déposé une plainte au pénal pour faux, car il affirme qu'il n'est nullement cet auteur, et qu'on a abusé de ses nom et qualité.
Intéressant : le Tribunal administratif va devoir statuer sur un recours dont on ne connaît pas l'auteur, entaché du soupçon de faux et usage et d'usurpation d'identité, mais qui est probablement recevable au fond, les faits dénoncés étant bien réels et connus de tous. A noter au demeurant que, lorsqu'on prétend se faire élire dans le but de "respecter enfin la démocratie" et de "faire de la politique autrement" alors qu'on a abusé des adhérents d'une association, puis de deux, puis de quatre, tout en violant la moitié des articles du code électoral, il y a là de quoi s'interroger sur la bonne foi et la compétence de cette candidate, d'autant que l'association qu'elle dirigeait n'avait elle-même pas un fonctionnement bien orthodoxe (comité de rédaction autoproclamé, cooptation des dirigeants...), mais il faut dire que par chez nous, de tels faits sont monnaie courante.
Le plaisantin qui a rédigé le recours et qui se prétend le porte-parole d'un collectif d'associations abusées, est-il un élu ? Un battu ? Quelqu'un d'autre ? Que cherche-t-il? Le retour aux urnes, ou la juste condamnation de comportements supposés illicites ? Et comment est-il assez niais pour imaginer que le pot-aux-roses ne serait pas découvert ? Avec, en outre, une belle lettre manuscrite pour se faire découvrir...