La Bergerie Céramiques

Je vais encore me faire des amis

Vous aurez remarqué qu'en période de "crise" (?), les milliards tombent comme la mitraille à Gravelotte : sur les banques, sur l'automobile, sur les chantiers navals bref, sur l'industrie et la finance. Vous aurez par ailleurs observé qu'on nous bassine avec le "développement durable", et qu'on fait pourtant tout pour soutenir un certain type de "création de richesse" qui consiste à acheter, jeter et polluer, pour reprendre la formule d'un journaliste économique ("Les Petites Affiches"). Mais vous êtes-vous fait la réflexion que l'artisanat, qui est pourtant l'archétype du développement durable et de la création de vraies richesses, tout en apportant des satisfactions immenses à ses acteurs, continue de crever la gueule ouverte ? Et dans une ville comme Vallauris, pas un maravédis n'est consacré à sauver le secteur céramique, alors que des fortunes sont englouties en pure perte, entre autres dans des expositions sans visiteurs ou des réalisations urbanistiques douteuses (sans parler des voyages et des frais de restaurant des élus).

A l'heure où notre commerce extérieur montre un déficit record de plus de 50 milliards d'euros en rythme annuel, on laisse se perdre une richesse d'avenir : celle de la compétence artisanale ("Il n'est de richesse que d'hommes"). Bien sûr, on nous fait miroiter le futur radieux de "l'aide à la personne" ; croit-on qu'on sauvera le pays avec des emplois de baby-sitters?

Qu'appelons-nous "croissance" ? L'accélération de la diminution des ressources naturelles !

Gouverner, c'est prévoir. Est-il absolument certain que l'avenir soit industriel (et chinois), et que le modèle de gâchis généralisé sera pertinent pendant encore longtemps ?

Une commode de Boule ou de Riesener, une céramique de Delphin Massier, une Bugatti même, si on veut absolument citer l'automobile, c'est de la création de richesse... Mais savez-vous que, lorsqu'un atelier de céramique ferme, les fours sont souvent invendables ? Qu'on n'arrive même plus à les donner ? Et, comme ils sont bourrés d'amiante, que cela coûte au moins 1000€ de les faire enlever ? Alors, on les retrouve découpés en petits bouts dans la nature, ou dans diverses poubelles des villes...Avec l'amiante...



10/12/2008
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