La Bergerie Céramiques

Nice-Matin rouvre le « débat » sur l’avenue piétonne !!!

 

 

Nice-Matin rouvre le « débat » sur l'avenue piétonne !!!

 

 

 

Il y a un moment déjà que Nice-Matin n'arrive plus à raconter grand-chose sur Vallauris ; et pour cause, il ne s'y passe plus rien.

 

Aussi, dans un article récent, le correspondant local a eu l'idée novatrice de relancer l'antique débat sur la piétonisation de l'avenue Clemenceau, artère principale de Vallauris.

 

Apparemment, il a réussi à trouver quelques naïfs qui sont tombés dans le panneau, et qui, ignorants du passé récent de l'affaire, et aveugles quant à la fréquentation réelle de l'avenue, trouvent encore le moyen d'exprimer une opinion véhémente sur ce sujet éculé et hors de propos, et, pour tout dire, absolument sans intérêt.

 

Mais Vallauris est ainsi fait, que tout y tourne en boucle, comme un vieux disque rayé.

 

Pour ceux qui ne l'ont pas vécue ou ont oublié l'histoire récente, un petit rappel.

 

Vers la fin du siècle dernier, le maire d'alors (oui, je sais, mais je n'ai pas pu m'empêcher…), cacique aux méthodes expéditives qui avait assis son pouvoir sur la magouille, le copinage et la terreur, sentant vaciller son trône, décida de frapper un grand coup, et de « refaire » l'avenue Clemenceau, vitrine de Vallauris.

 

Il paraît que, saisi d'une véritable frénésie restauratrice, il alla lui-même en Italie charger les dalles de pierre rosâtre destinée à la réfection des trottoirs ; dalles fragiles, qu'il faut souvent changer, et glissantes par temps de pluie, surtout dans cette voie en pente. Les mauvaises langues, qui sont nombreuses, assurent que, peut-être en raison du décalage horaire et du changement de conditions atmosphériques, le prix de ces dalles subit une inflation spectaculaire entre le lieu de production et celui d'utilisation. Ce qui prouve que certains citoyens savent, par leur industrie, se mettre à l'abri du besoin, dans une période pourtant si dure.

 

L'avenue vit sa chaussée réduite à une voie, des jarres-jardinières de belle taille plantées de lauriers-roses posées de part et d'autre, et enfin installés de jolis réverbères à l'ancienne, ceux-là même qui viennent d'être enlevés et remplacés par des moches, coûteux et qui éclairent mal (les mauvaises langues, qui sont légion, prétendent que cette calamiteuse opération n'a pas été perdue pour tout le monde, qu'en tout 350 réverbères d'un coût unitaire de 4900€ auraient ainsi été remplacés sur la commune, ce qui aurait beurré les épinards de quelques malins judicieusement placés sur la trajectoire du pognon).

 

Le résultat de la transformation fut, globalement, une réussite, même si on aurait pu se passer de ces bordures en pierre destinées à délimiter le trottoir de la chaussée, source d'une quantité phénoménale de vols planés et autres cassages de figure. Mais on est en France, et personne n'a fait de procès aux autorités pour cette stupidité.

 

Ainsi, et à une époque où la ville était submergée de touristes avides de souvenirs locaux, la mise en circulation piétonne découla naturellement de cette organisation. Ce qui fut fait, les après-midi, et à partir du premier quart de l'avenue.

 

Bien entendu, cela fut fait à la vallaurienne : les automobilistes engagés dans l'avenue, se heurtaient soudain à une barrière, étaient dirigés sur la gauche de façon péremptoire, puis filaient pour ne jamais revenir. Pas de signalisation et, surtout, pas la moindre possibilité de stationner. L'exemple même de l'absence de réflexion.

 

Toutefois, l'usage se consolida, et les avantages semblèrent s'imposer face aux inconvénients ; on prit l'habitude de sonder les commerçants, afin de recueillir leur avis sur le dispositif, avis dont, de toute façon, il n'était tenu aucun compte. La dernière consultation organisée par la dernière organisation réellement représentative des commerçants, l'association REACTIV, donna en 2004 un résultat largement favorable au maintien de la zone piétonne.

 

Mais la décadence de la ville se précipitant, un beau matin, la zone piétonne disparut, sans tambour ni trompette. C'est ce qu'il y avait de mieux à faire, puisque, en tout état de cause, il n'y avait plus guère ni voitures, ni piétons.

 

Aussi, la discussion que veut ranimer Nice-Matin est-elle aujourd'hui sans objet : on est sur le Titanic, la proue est déjà sous l'eau, et l'on discute de la couleur des tentures du salon de la première classe…

 

 

 

  



13/07/2011
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