Vallauris 2015 : bilan et perspectives.
Ville de Vallauris : bilan après 10 mois d’installation de la nouvelle municipalité.
« L’expérience apprend que les réflexions dont une réforme sévère est la base, ressemblent bien plus à des vœux qu’à des discussions utiles »
Necker, « De l’Administration des Finances de la France », 1785, T.2, p.5
1) Etat des lieux en Mars 2014.
La précédente municipalité (maire Alain Gumiel, UMP) a laissé la ville dans une débâcle totale, et ce, dans tous les domaines.
Des rénovations urbaines mal comprises, hors de prix et totalement ratées réalisées sous la houlette exclusive de l’architecte parisien Wilmotte, qui ont donné à Vallauris un petit air de Bobigny.
Un parking souterrain en centre-ville, en un lieu où l’on pouvait jadis réaliser des manifestations, ce qui est à présent impossible pour cause de fragilité de la dalle supérieure ; ce parking est en lourd déficit chronique. La place ainsi créée est d’un style soviétique inhospitalier remarquable.
Une vieille ville « restaurée » dont les sols sont composés de 10 matériaux différents, dont des trottoirs en agrégat de béton laid et impossible à nettoyer.
L’héritage, c’est aussi un bétonnage à outrance dans le moyen de gamme, ce qui crée un déséquilibre par rapport à
Ce sont aussi des emprunts toxiques adossés au franc suisse, qui connaît actuellement une explosion, multipliant les intérêts de la dette.
D’après les derniers chiffres publiés récemment par l’INSEE, 4000 personnes se sont « échappées » de la ville entre 2006 et 2012, et il semble que cette tendance se soit maintenue, sinon accentuée, depuis, ce qui fait en 6 ans une perte record de 13% de la population, et place Vallauris en tête (très loin) des villes du département, perdant de la population.
Des contrats en partenariat public-privé catastrophiques ont été signés dans plusieurs domaines : l’eau et l’assainissement avec la Lyonnaise, qui nous distribue l’eau la plus chère du département ; une centrale d’épuration a été construite sur un des plus beaux sites de la commune en bord de mer, et empeste les environs ; l’éclairage public, avec INEO-Suez, contrat qui a permis de remplacer de jolis réverbères qui donnaient entière satisfaction par de fort laids, les anciens ayant mystérieusement disparu en totalité après leur remplacement. L’exécution de ce contrat est par ailleurs extrêmement onéreuse pour la ville.
Enfin, et surtout, un contrat de 30 ans avec Vinci, qui a dévolu à cette société l’ensemble du stationnement payant de
Les finances sont au plus mal, ce qui fait que la commune est placée sous surveillance.
Seul point positif: la délinquance a baissé, mais cela est dû exclusivement à la disparition des touristes, qui ne se font donc plus piller comme c’était le cas dans les années 90.
La ville bat des records de chômage, le commerce s’est effondré et l’immobilier a perdu 30 à 40% de sa valeur.
C’est une ville sinistrée : rien de ce quia aurait pu la sauver n’a été mis en œuvre, et la responsabilité de cette situation calamiteuse incombe en quasi-totalité à l’équipe précédente (et à ses prédécesseurs dans une moindre mesure).
2) Aujourd’hui
En arrivant à la tête de la mairie en Mars 2014, le nouveau maire, Mme Michèle Salucki, savait parfaitement à quoi s’en tenir quant à la situation réelle de la cité, ayant été 12 ans membre de l’opposition municipale, et animatrice d’une feuille périodique qui dénonçait les dérives et les échecs avec beaucoup de sévérité.
Néanmoins, il était extrêmement difficile de sonder ses intentions, au prétexte, durant la campagne électorale, de la prétendue nécessité de garder les projets secrets…Excuse assez puérile, fréquente chez les politiciens sans projet, et qui, déjà, alertait les observateurs prudents.
En réalité, depuis son élection, Mme Salucki fait montre d’une fébrilité brouillonne qui trahit son impréparation et son inaptitude à diriger un organisme aussi complexe.
Cela n’a rien d’étonnant, lorsqu’on connaît son CV, qui tient sur un timbre-poste.
Les habituelles dérives de l’incompétence finissent de ruiner les espérances : autoritarisme, décisions absurdes et coûteuses, favoritisme parmi le personnel municipal, mépris affiché de ce personnel et, comme toujours en pareil cas, bunkérisation. Un ton pontifiant et méprisant, une absence manifeste de toute perspective, des jérémiades incessantes sur l’héritage, voilà qui achève de ruiner la confiance.
Pourtant, s’il est vrai que la situation financière est exécrable, rien n’est fait pour l’améliorer, bien au contraire : des dépenses brouillonnes et sans lien sont engagées dans divers domaines, comme par exemple la création de deux offices du tourisme, l’achat de matériel de nettoyage urbain superflu, une manifestation de Noël dépourvue de sens mais hors de prix, des mises au placard de chefs de service dans plusieurs domaines, l’embauche de nouveaux chefs ou encore un coûteux appel d’offre pour faire réaliser la comptabilité de la ville par un cabinet extérieur, le maire étant « fâché » avec sa directrice des services financiers, payée elle aussi désormais à faire peu de chose…. etc etc.
La rupture avec le personnel municipal est consommée : lors de la « cérémonie » des vœux, seuls 120 agents avaient cru utile de se déplacer (sur 650), encore y avait-il parmi eux beaucoup d’observateurs critiques.
L’entourage du maire n’est pas fait pour rassurer les esprits chagrins : parmi les adjoints, on en trouve un seul qui « tienne la route », le reste étant surtout constitué de personnages falots et sans envergure, à part deux personnalités affirmées dont l’ego surdimensionné à tort l’emporte sur
Dans un contexte aussi défavorable, le maire n’hésite pas à lancer par voie de presse des projets aussi pharaoniques qu’irréalisables, comme la couverture du Théâtre de la Mer, estimée à 5 à 10 millions d’euros, sans compter les nécessaires mises aux normes, et ce, tandis que la commune n’a même plus le droit d’emprunter.
Tout un symbole : le rachat (à prix d’or) par la communauté d’agglomération des locaux des anciens ateliers Madoura, où Picasso avait exercé son activité. Ils sont à peu près en déshérence, et personne à la mairie n’a la moindre idée de l’usage qu’on en pourrait faire, surtout pas la personne qui vient d’être chargée de s’en occuper, et qui a pourtant surabondamment démontré l’étroitesse de ses limites dans ses fonctions antérieures. Mais il semble qu’elle ait été choisie plutôt en raison de liens fraternels que pour sa compétence…
On a donc l’impression d’une gestion au jour le jour, où des idées spontanées et farfelues apparaissent sans aucune vision d’ensemble ni direction assumée ; tout le contraire de ce qu’il faudrait pour redresser cette ville. Ce qui conduit l’édition locale de Nice-Matin à publier un article assassin, accompagné d’une caricature ridiculisant le maire.
Bref, la promesse étalée il y a dix mois sur 6 colonnes « 6 mois pour que ça change » est en passe d’être tenue : ça allait mal, à présent, ça va très très mal.
La perspective de devoir supporter (non pas au sens footballistique !) cette équipe pendant encore cinq longues années laisse les observateurs sans voix ; les intervenants politiques majeurs du département ne s’y sont pas trompés, et savent que Vallauris est pour longtemps encore sur la pente descendante.
Le nouveau maire, Mme Michèle Salucki
Note 29 Janvier : nous apprenons par Nice-Matin que la ville de La Colle-sur-Loup va s'équiper de caméras de vidéosurveillance. Le coût sera de 300 000 euros pour 12 caméras. Or, Vallauris vient de voter l'ajout de 11 caméras à son parc, pour un coût de...550 000 euros. Soit très précisément le double, encore n'y a-t-il pas à aménager de local spécifique, qui existe déjà contrairement à La Colle-sur-Loup.
En outre, La Colle-sur-Loup a fait une demande de subvention à l'Etat, ce qu'a omis de faire Vallauris.
Or, non seulement le coût à Vallauris est le double, n'est pas subventionné, mais en outre cet investissement est obéré par le manque d'effectifs pour surveiller les écrans, et le défaut de véhicules d'intervention. Voilà un exemple parmi bien d'autres de la gestion des deniers publics à Vallauris.